Plan de formation FFE

Le Plan de Formation de la FFE : kezako ?

Plan de formation FFE

Que savoir sur le plan de formation de la FFE ?

Lors de ta formation d’enseignant d’équitation (AE, BPJEPS ou DEJEPS), l’un des premiers cours que tu as certainement suivis concerne le plan de formation de la FFE. Un document assez complexe, pas forcément super évident à utiliser. Que peut t’apporter le plan de formation fédéral ? Comment l’exploiter dans ton quotidien professionnel ? Laisse-moi t’expliquer ce que j’expose à mes élèves AE et BP en début de formation. Pour cela, je te conseille d’ouvrir le document dans une autre fenêtre. Tu pourras ensuite t’y référer à chaque info nouvelle info. 

avatar Bitmoji de l'instructrice Team LMs équitation devant un tableau
Sommaire de l’article :
1. Qu’est ce que le plan de formation de la FFE ?
2. Les trois fondamentaux du cavalier
2.1 S’équilibrer, s’installer
2.2. Avancer
2.3 Diriger
3. Apport du plan de formation de la FFE en 2012, le travail à pied
4. Les aspects supplémentaires de 2012 sur le plan de formation
5. Comment utiliser le plan de formation de la FFE ?

1. Qu’est-ce que le plan de formation de la FFE ?

Le plan de formation de la FFE est un outil pédagogique et méthodologique. Il participe à définir les objectifs concrets des enseignants* d’équitation pour leurs cavaliers, pour chaque Galop®.

Le document initial a été créé en 1995, par Jean-Luc Force, écuyer du Cadre Noir, enseignant de l’École Nationale d’Équitation, devenu sélectionneur national du CCE en 2025. Le plan de formation fédéral est présenté sous la forme d’un tableau exposant les attendus de la Fédération Française quant à la relation cavalier/cheval**. La première version s’attache à décrire les étapes de l’évolution du cavalier, sur le plan psychomoteur, selon son niveau de Galops®

Instructrice, illustrant les formations au métier d'enseignant d'équitation et la plan fédéral

En 2012, le plan de formation du cavalier a été complété par trois colonnes supplémentaires. La première aborde, du point de vue du cavalier, les aspects affectifs, émotionnels et relationnels. La deuxième, les aspects cognitifs et la troisième, le travail à pied.

Le Plan de Formation de la FFE s’appuie sur les trois fondamentaux que, comme tout moniteur d’équitation, tu te dois de garder en tête lors de la constitution de tes cours : 

  • S’équilibrer, s’installer
  • Avancer
  • Diriger

Le premier fondamental se concentre sur le cavalier dans la gestion de sa posture et de son centre de gravité. Les deux derniers constituent la conduite du cheval, proprement dite. 


2. Les trois fondamentaux du cavalier

2.1 S’équilibrer, s’installer

2.1.1 L’équitation, un sport de glisse

L’équitation est considérée comme un « sport de glisse ». Quand je pars de cette affirmation, les élèves moniteurs se montrent toujours surpris… « Pour toi, un cavalier, dans sa pratique de l’équitation, ressemble plus à un footballeur, un boxeur ou un surfeur ? ». À presque chaque fois, l’étudiant me répond « un surfeur ». En effet, la recherche de l’équilibre est le premier but à atteindre. L’équitation est bel et bien un sport de glisse. 

Instructrice de Team LMs sur un dinosaure, illustrant le plan de formation fédéral

La recherche de l’équilibre est donc le premier fondamental à introduire auprès des cavaliers débutants. Lors de tes premiers cours avec un cavalier novice (un baby, un enfant, un ado ou même un adulte), tu devras veiller à amener celui-ci à découvrir et à explorer son équilibre. En effet, être sur le dos d’un cheval s’avère constituer une situation s’avère toute nouvelle pour lui !

Le corps d’un cheval ou d’un poney (encore plus d’un shetland !) peut être assimilé à un « cylindre » ou à un « tonneau ». L’équilibre à trouver est déjà compliqué par cette forme sur laquelle le cavalier se pose ! C’est un peu comme dans l’épreuve des « rouleaux » de Fort Boyard. Rappelles-toit : la difficulté était d’abord de rester en équilibre à califourchon sur des cylindres de différents diamètres !

2.1.2 Plusieurs phases à enchaîner

Après la phase de découverte et d’exploration, vient celle de la recherche de l’équilibre : le cavalier devient acteur en réagissant en rapport avec l’allure de sa monture.

Polygone de sustentation équilibre, illustration du plan de formation de la FFE

La troisième phase de ce fondamental est la stabilisation de l’équilibre : le cavalier parvient à maîtriser son « polygone de sustentation ». Voici encore une notion pour laquelle je fais bien rire les élèves ! Ben oui, je mime mon « polygone » dans différentes postures pour illustrer mes propos !

photos : Les Garennes

Le polygone de sustentation (ou base de sustentation) est, par définition, la forme convexe obtenue en joignant les divers points par lesquels un corps repose sur un support. Le corps d’un cavalier, dit « en équilibre sur ses étriers », repose sur une petite surface de ses pieds. De plus, sur un support mouvant ! Pour l’image, le corps cesse d’être en équilibre quand la verticale, passant par son centre de gravité, tombe en dehors du polygone de sustentation.

Polygone de sustentation déséquilibre, illustration du plan de formation de la FFE

Voir schémas ci-dessus. En équitation, il faut donc maîtriser son polygone, mais aussi, dans les mouvements sportifs, penser à celui de son cheval ! L’animal, grâce à son instinct de survie, se débrouille assez bien tout seul. C’est plus difficile pour lui avec son gros « sac à dos » accroché à sa selle ! 

Une fois arrivé dans la phase de stabilisation de son équilibre, le cavalier, plus expérimenté, devient opérationnel. Il fonctionne alors avec les différentes allures de sa monture.

Pour le fondamental « S’équilibrer », les deux dernières phases, pour le cavalier aguerri (Galop® 7 et au-delà), concernent l’adaptation de l’équilibre puis de son utilisation en fonction des situations à aborder. 

2.1.3 Le fondamental « S’équilibrer » dans le plan de formation fédéral du cavalier

petite cavalière d'un cours baby poney , illustrant de plan de formation de la FFE

Dans le plan de formation de la FFE, chaque colonne du tableau, présentant un fondamental, est divisée en trois sous-colonnes. Pour le fondamental « S’équilibrer », les trois parties considèrent successivement la position « assise », la position en équilibre « sur les étriers » et celle spécifique de l’allure du trot enlevé. Définition de « enlevé » = succession de la position assise et en équilibre).

En partant du bas du tableau, on remonte petit à petit dans les colonnes. Au fur et à mesure de la progression du cavalier, les différentes allures sont introduites, puis complexifiées : 

  • par l’environnement (manège, petite carrière, grande carrière, extérieur, terrains variés…) ; 
  • par la technique attendue ; 
  • par une monture moins dressée ou moins docile.

Le principe de ce fondamental vise à atteindre l’harmonie entre le cavalier et son cheval. Il s’agit de maintenir le contrôle et la synchronisation des centres de gravité de chacun des deux partenaires. Pour ce faire, le cavalier doit parvenir à stabiliser et à fixer son bas de jambe (lié aux mouvements du cheval), tout en laissant libre son haut du corps. Entre les deux, son bassin fonctionne en souplesse afin d’apporter le liant indispensable.

2.2. Avancer

Pour ce deuxième fondamental (et le premier concernant la conduite du cheval), la notion sous-entendue est celle de l’ « allure » de l’équidé. 

Les trois sous-parties de cette deuxième colonne essentielle sont nommées « contrôler l’allure », « changer d’allure » et « sauter ». Pour le cavalier débutant, les premiers exercices au pas se porteront sur le changement d’allure (pas-arrêt) et son contrôle. Les premières tentatives au trot seront encadrées par l’enseignant (cheval tenu en main ou en longe). La case du tableau pour l’intitulé « sauter » n’est pas renseignée jusqu’au niveau Galop 2. 

Saut à shetland illustrant le Plan de formation de la FFE

Tout comme pour le fondamental « S’équilibrer », le plan de formation propose, pas à pas, les complexifications à aborder, par les moniteurs, dans la progression du cavalier : 

  • les transitions intra-allures (dans l’allure) et inter-allures (entre les allures) ;
  • des termes techniques de plus en plus compliqués à appréhender (ex. : être capable de différencier la vitesse, le rythme et la cadence) ;
  • la maîtrise de l’amplitude (taille des foulées) ;
  • la différence entre impulsion et propulsion ;
  • le lieu d’évolution (en manège, en carrière, en terrains variés, etc.).

2.3 Diriger

carrousel dans un poney-club illustrant le plan de formation de la FFE

Ce dernier fondamental du plan de formation de la FFE implique un minimum de prérequis au niveau des deux autres : s’équilibrer (tenir à cheval) + avancer (mouvement en avant). En effet, diriger un cheval = avancer + tourner !  

Les trois sous-parties de ce fondamental, de la plus simple à la plus complexe, s’intitulent : « diriger sur le plat », « diriger en sautant » et « déplacer sa monture latéralement ».

On entre dans le domaine : 

  • du tracé par le suivi de lignes droites et de courbes (de larges à serrées) ;
  • des figures de manège avec changement de main ou non ;
  • de la recherche de pli interne ou externe sur les courbes. Cela donne, par la suite, l’incurvation et la contre-incurvation ;
  • des déplacements latéraux comme la cession à la jambe ou encore l’épaule en dedans…

Ainsi, pour la progression de tes cavaliers, tu n’aborderas pas des tracés complexes, avant ou après un saut, avant le Galop® 3 et les déplacements latéraux avant le 4.


3. Apport du plan de formation de la FFE en 2012, le travail à pied

Avec l’essor de l’attrait pour le travail non monté, le tableau du plan de formation fédéral a été complété en 2012 d’une colonne « À pied ».

séance de longues-rênes illustrant le plan de formation de la FFE

Suivant les progressions attendues dans la relation entre l’Homme et le cheval au cours de l’apprentissage équestre, différentes notions sont énumérées. Celles-ci commencent par la plus simple : se positionner par rapport à son cheval. 

Cette approche « à pied » se débute naturellement dès les premiers contacts du cavalier novice. Avant même sa première reprise, le moniteur lui demande de tenir son équidé « en main », de l’emmener de l’attache à l’aire d’évolution, de le diriger et de l’arrêter. 

La progression est ainsi suggérée jusqu’aux niveaux les plus élevés avec, notamment : 

  • l’introduction du travail à la longe ; 
  • des longues-rênes (avec réalisation de figures, de sauts, la mise en main, etc.) ;
  • les opérations d’embarquement et de débarquement des équidés d’un camion ou d’un van.

4. Les aspects supplémentaires de 2012 sur le plan de formation du cavalier

Si les aspects psychomoteurs ont été développés dès la création de l’outil en 1995, les aspects affectifs, émotionnels et relationnels ainsi que les aspects cognitifs ont été précisés dans la version améliorée du plan en 2012.

On y parle de notions très recherchées actuellement : 

  • respecter l’animal, autrui et l’environnement. 
  • gérer ses émotions, 
  • prendre confiance,
  • prendre goût à l’effort
  • devenir autonome,
  • se responsabiliser,
Instructrice de Team LMs équitation en colère, illustrant le plan de formation fédéral

Sur le plan cognitif, le but de la progression, affichée pas à pas, est de rendre l’apprentissage le plus facile possible pour les personnes. Il s’agit également de transformer peu à peu le novice en « homme de cheval » (lui apporter des connaissances en hippologie et dans les différentes propositions des disciplines). On utilise des verbes comme percevoir, analyser, interpréter, décider, mémoriser, explorer, développer, visualiser, analyser…


5. Comment utiliser le plan de formation de la FFE ?

Si tu es allé jeter plusieurs coups d’œil sur le document tout au long de cet article, tu dois commencer à comprendre quels bénéfices tirer de cet outil. 

Prenons quelques exemples : 

baby cavalière illustrant le plan de formation de la FFE
  • Si tu débutes un groupe de nouveaux pratiquants, pars de la case en bas de la colonne « S’équilibrer assis » et crée un exercice pour développer ce point particulier. Au cours de tes prochaines séances, explore les cases adjacentes de même niveau de difficulté. Ensuite, peu à peu, trouve des activités qui initient tes élèves à un niveau juste au-dessus. 
  • Si tu hérites d’un cavalier ou d’un groupe que tu ne connais pas, en observant comment celui-ci se comporte à cheval, détermine à quel niveau il en est pour poursuivre la progression à partir de ce point. 
  • Le plan de formation t’aidera également à savoir quand, et à qui, proposer un passage de Galop®

D’un autre point de vue, ce tableau permet à n’importe quel cavalier de s’autoévaluer pour appréhender où il en est dans sa progression équestre. Si tu es un simple pratiquant, et non pas enseignant ou futur enseignant, il peut également t’apporter des informations intéressantes sur ton parcours. L’outil te donnera des pistes pour continuer de t’améliorer (exemple des propriétaires qui montent souvent seuls ou entre potes). 


A toi de jouer !

Si tu es parvenu jusqu’à la fin de cet article, j’espère t’avoir donné l’envie d’ouvrir régulièrement le plan de formation de la FFE. Sers-toi en comme un outil de référence pour bâtir un cheminement cohérent en équitation.

Je développerai, dans les semaines à venir, des pistes d’exercices à réaliser pour atteindre les différents objectifs mentionnés dans le plan. Mais…

Instructrice de Team LMs équitation se questionnant, illustrant le plan de formation fédéral

Si tu as des questions précises concernant cet écrit, n’hésite pas à me laisser un commentaire au bas de cette page ou à créer un nouveau sujet de discussion dans le forum. 

Cela me permettra de savoir quels sont les points à développer, qui intéressent le plus grand nombre. À très bientôt


Notes :
* La plupart de mes articles sont considérés pour un « élève moniteur fictif » et donc genré au masculin pour plus de commodité d’écriture. On n’oublie pas qu’au moins 80 % des professionnels du métier sont des femmes. Tout est donc bien sûr transférable à la gent féminine !  
** De même, dans l’article, je parle de « cheval » pour plus de facilité, il peut s’agir d’une jument, d’un hongre, d’un étalon. Tout comme d’un poney ou d’une ponette !

Illustrations : Team LMs et Bitmoji

À propos La Team LMs

Je m'appelle Louise MAILLARD de la Team LMs équitation. Instructrice d'un des plus gros centres de formation d'Ile de France, je forme tous les ans une quinzaine de stagiaires BPJEPS équitation qui deviennent des moniteurs performants dès leur prise de fonction. Témoin privilégié des notions et techniques qui font défaut à mes étudiants, j'ai créé ce site pour faciliter leur année de formation.

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