Pour intégrer un centre de formation pour le BPJEPS équitation, il faut réussir le TEP (test d’entrée). Avec la réforme de 2025, le Test d’Exigences techniques Préalable a été modifié par rapport aux anciennes éditions. Que demande-t-on lors de cet « examen » ? Comment se déroule le nouveau TEP du BPJEPS équitation ? Découvre, dans cet article, tout ce qu’il faut savoir pour obtenir ce précieux sésame, à compter de l’année 2025. Et devenir bientôt moniteur d’équitation !
Les nouveaux critères du TEP pour le BPJEPS équitation
Les épreuves du TEP sont organisées par les organismes de formation dans les différentes régions, généralement les CRE (Comité Régional d’Équitation). Pour postuler à une formation de moniteur* d’équitation, tu devras donc, tout d’abord, rechercher les dates des prochaines propositions, dans ta région. Si tu préfères passer le TEP dans un autre endroit, c’est également possible. Quand tu valides ce test, tu obtiens une attestation valable dans tous les centres de formation en France.
Avant de te présenter aux examens, tu auras à fournir une attestation de formation aux premiers secours, style PSC1. Pense aussi à obtenir un certificat médical de non-contre-indication à la pratique de l’équitation, de la part de ton médecin. Celui-ci doit être daté de moins d’un an avant ton entrée en formation.
Si tu ne l’as pas fait, inscrits-toi pour une formation aux premiers secours
Avec la réforme 2025, les candidats au BPJEPS sont, de nouveau, évalués à cheval** au cours de leur année d’apprentissage. Cet exercice a lieu au moment de la présentation des prérequis équestres du BC4. Par conséquent, le nouveau TEP se présente plus « simple » par rapport à l’ancienne version. Tout d’abord, il n’y a plus le redouté « Test A », la fameuse maîtrise en extérieur et en terrain varié (parcours de cross). C’est une bonne nouvelle pour beaucoup !
Avant de décrire précisément les différentes épreuves du nouveau test de sélection du BPJEPS, laisse-moi te préciser une information importante : pour présenter le TEP, tu dois obligatoirement venir avec un cheval du niveau requis (l’organisateur de l’examen ne fournit pas l’équidé). Si tu te sens plus à l’aise avec un cheval pour une discipline et, avec un autre, pour une seconde épreuve, tu peux même amener plusieurs chevaux le jour J ! Je t’avoue que ce n’est pas une pratique habituelle mais c’est permis.
Trois épreuves différentes composent le nouveau TEP. Chacune d’entre elles a une durée de 10 mn. Voici comment elles se déroulent :
Épreuve 1 : travail sur le plat
Lors de cette séance de travail sur le plat, tu présenteras une reprise de dressage spécifique au TEP. Dans un rectangle classique de 60 x 20 m. Il faudra donc que tu t’entraînes sur cette reprise afin que tu puisses la dérouler convenablement le jour de l’examen. Tu trouveras le texte de la reprise du BPJEPS dans ce lien (en page 9). C’est exactement la même épreuve sur le plat qu’avant la réforme.
Tu pourras présenter ton cheval en filet ou bride. Les éperons et la cravache sont autorisés.
Le jury évalue chacune des 10 figures présentes dans cette reprise sous trois critères différents :
- le fonctionnement du cavalier (équilibre et liant, fonctionnement et coordination des différentes parties du corps) ;
- l’emploi de tes aides (indépendance et accord des aides, leur justesse, leur dosage, la préparation des figures) ;
- le fonctionnement du cheval (réalisation de l’exercice, sa qualité d’exécution : correction de l’allure, souplesse-décontraction, qualité du contact).
Chaque critère acquis donne 1 point. La note maximale, si on valide tous les critères, est donc de 30 points. Par conséquent, pour valider cette étape, tu devras obtenir au moins 5/10 pour chaque critère spécifique :
- 5/10 pour le fonctionnement du cavalier ;
- 5/10 pour l’emploi des aides ;
- 5/10 pour le fonctionnement du cheval.
Il te faudra également récolter la note minimale de 18/30 au total.
Épreuve 2 : saut d’obstacles
Par rapport au TEP précédant la réforme, l’enchaînement des difficultés est le même. Par contre, la hauteur du parcours est ramenée à 1 m (contrairement à 1.05 m dans l’ancienne version). Pour savoir quel équipement est autorisé (embouchure et harnachement), réfère-toi au règlement fédéral du CSO.
Ce test comporte plusieurs exercices différents de sauts, très codifiés :
1. Saut d’un croisillon à 50 cm de hauteur, sans barre de réglage, à négocier au trot. Trois essais maximum. Coefficient 1 pour les points acquis.
2. Saut au trot en équilibre, sans étriers, d’un vertical à 70 cm avec une barre de réglage positionnée à 2.20 m. Trois essais maximum. Coef 1.
3. Saut au galop de deux obstacles, un vertical à 80 cm et un oxer (1er plan à 75 cm, 2e plan à 80 cm et espacement entre les deux plans 95 cm). Trois sauts maximum au total. Coef 2.
4. Parcours de 8 obstacles. Coef 4.
Schéma du parcours d’obstacles du TEP
- n°1 : vertical à 85 cm ;
- n°2-3 : ligne d’un oxer à 85 cm – vertical à 95 cm, espacés de 24,5 m à 25,5 m ;
- n°4-5 : vertical et oxer à 100 cm en ligne courbe, espacés de 24,5 m à 25,5 m ;
- n°6a-6b-7 : ligne avec un double oxer-vertical à 100 cm à deux foulées, oxer à x foulées ; n°8 : vertical à 100 cm à prendre de biais dans un couloir de plots.
- Comme en hunter, tu devras faire un cercle au galop avant de débuter ton parcours et un autre après ton 8e obstacle.
- Travail sur la première ligne (2-3), deux passages en variant le nombre des foulées. Coef 2.
Pour chaque exercice, le jury évalue toujours les trois mêmes critères :
- fonctionnement du cavalier (équilibre et liant, stabilité et solidité) ;
- emploi des aides (indépendance et accord, dosage et justesse des interventions, tracé, contact) ;
- fonctionnement du cheval (réalisation de l’exercice et qualité d’exécution ; l’allure – rythme, amplitude, équilibre – qualité des sauts).
La validation est encore de 5/10 pour chaque critère avec la note minimale de 18/30 sur la totalité.
Épreuve 3 : travail à pied
Tu réaliseras ce dernier test à pied avec un cheval présenté en filet et longe (avec chambrière). Le test de longe est identique aux exigences d’avant la réforme. Il comporte 3 exercices différents :
1. Tu commences par installer ton cheval sur un cercle matérialisé par des plots. À partir du pas, tu devras l’arrêter dans une zone matérialisée correspondant à un demi-cercle défini. Tu le mets au trot (en deux tours maximum) avant de lui demander une transition au pas dans la même zone. Et de repartir au trot. Après deux nouveaux tours maximum, tu dois l’amener au galop dans la fameuse zone. Puis revenir au trot, après deux nouveaux tours max, dans cette zone. Pour finir, tu le repasses au pas et l’arrêtes dans la zone. Coef 1.
2. Avant de commencer, tu changes ton cheval de main. Tu l’installes au trot sur un des deux cercles, puis tu lui demandes de passer sur l’autre cercle, après une ligne droite. Tu pourras répéter l’exercice une fois. Coef 3.
3. À l’autre bout de la carrière ou du manège, tu installes ton cheval sur un cercle au trot en amont d’un obstacle. Tu l’amènes ensuite sur le saut avant de le remettre en cercle au trot et de le repasser au pas. Coef 2.
Les juges te notent toujours sur les trois mêmes critères et sur les mêmes notes minimales (5/10 pour les critères et 18/30 pour le total des points).
La validation du TEP pour le BPJEPS équitation
Comme indiqué lors du descriptif des exercices, pour valider ton TEP, tu dois obtenir au moins 18/30 à chacune des épreuves, soit un total de 54/90 sur l’intégralité de l’évaluation. Et jamais descendre en dessous de la moyenne de 5/10 sur l’un des critères précédemment défini.
Si jamais tu n’obtiens pas ce minimum de points, tu es donc recalé pour cette fois. Par contre, si tu as réussi une ou deux épreuves sur les trois, tu peux garder le bénéfice de ce résultat lors de la prochaine présentation du TEP. Il ne te restera plus alors qu’à recommencer l’ (ou les) épreuve(s) que tu aurais manquée(s).
ATTENTION :
Ton jury est dans le droit de te refuser la validation de ton test d’entrée au BPJEPS équitation s’il juge qu’à un moment de la journée, tu n’as pas respecté les notions de sécurité. Il peut arrêter immédiatement ton examen s’il te voit commettre une erreur présentant un danger pour toi, pour ton cheval ou pour toute autre personne sur place ou équidé. Pareil si ton comportement se trouvait considéré comme irrespectueux des animaux, des autres cavaliers ou des organisateurs.
Les dispenses possibles du test d’entrée pour le BPJEPS équitation
Il existe différents cas de figure pour lesquels tu peux être dispensé de passer le TEP :
- si tu es diplômé de l’AE ;
- si tu es diplômé de l’ATE ;
- si tu es diplômé du CQP EAE ;
- si tu peux as obtenu en CCE deux classements en Ama 4 ou plus ;
- si tu as obtenu un classement en dressage Ama 3A et un autre en CSO ou Hunter Ama 3GP.
Pour obtenir ta dispense, il faut envoyer un mail la FFE. Le DTN étudiera ton cas et te renverra une attestation à produire au centre de formation que tu auras choisi, lors de ton inscription.
Pour terminer :
Le TEP du BPJEPS équitation (test d’entrée) est un examen qu’il est difficile de présenter « au talent ». Il est accessible aux cavaliers, généralement à partir du Galop 6. Si le niveau te paraît trop élevé, alors tu as plutôt le profil pour entrer dans le monde de l’enseignement équestre en partant du diplôme de l’AE.
Pour mettre toutes les chances de ton côté, entraîne-toi aux différentes épreuves du test. Fais appel à un coach qui saura te guider sur tes failles éventuelles. Tu peux aussi t’inspirer de cette vidéo de l’IFCE datant d’avant la réforme (ne tiens donc pas compte de la première partie qui présente le cross).
Des questions sur le nouveau TEP ? Soumets-moi tes interrogations ou tes remarques en commentaire. Je te répondrai sans délai.
Illustrations : Team LMs, Bitmoji, LégiFrance
Notes :
* Tous nos articles sont considérés pour s’adresser à un « élève moniteur fictif » et sont donc genrés au masculin pour plus de commodité d’écriture (même si au moins 80 % des professionnels du métier sont des femmes). Tout est donc bien sûr transférable à la gent féminine ! De même, les articles plus généraux sont à la destination de tous les amoureux des chevaux (cavaliers, propriétaires, voire éleveurs).
** De même, dans l’article, je parle de « cheval » pour plus de facilité, il peut s’agir d’une jument, d’un hongre, d’un étalon. Tout comme d’un poney ou d’une ponette !
